Dans cette région, à l’histoire et au destin exceptionnels, les activités culturelles mettent en exergue les manières d’être et de convivialité si singulière des Bétammaribè.
La coutume veut qu’avant toute activité ou entreprise, l’on prenne la bénédiction des sages et ancêtres. La vie est rythmée de rites de passage, ponctuant ainsi la vie des êtres et de la nature. Le peuple Otammari est animiste.
Au cours de leur existence, ils participent à plusieurs cérémonies dont les plus importantes sont le Difoni (homme) et le Dikountri (femme) ainsi que la circoncision chez les Bessoribê. C’est cette cérémonie qui marque le passage de l’enfance à l’âge adulte. Mais le peuple croit également à l’existence d’un être suprême : KUYIE. Ils adorent ce KUYIE par l’intersection des ancêtres déjà morts. Ce Dieu est le tout puissant qui fait tout. Il existe d’autres divinités auxquelles ce peuple croit. Il s’agit des êtres invisibles (esprits) qui sont capables de se manifester par toutes choses qui respire : (arbre, homme, pierre, fleuve, animaux,…).
L’initiation chez les Bétammaribé représente le rite de passage fondamental dans le processus d’intégration sociale de l’individu (homme ou femme) dans sa communauté. Facteur de cohésion sociale, l’initiation et le respect des us et coutumes constituent chez le peuple Tammari les fondements de l’organisation politique parce que c’est sur eux que repose l’autorité des chefs de famille et des clans et surtout le pouvoir moral des responsables des cultes endogènes. Ces rites initiatiques interviennent à intervalles réguliers (tous les 4 ans environ) et mobilisent l’ensemble de la société. Ainsi la cérémonie de difoni est spécifique à l’initiation des jeunes gens (à partir de 10 ans) et le dikountri pour les jeunes filles (pas forcément vierge). Une partie du clan spécifiquement les Ossori pratiquent en plus, la circoncision.
Les cérémonies de sortie de l’enfant se font en plusieurs étapes. La première cérémonie de sortie de l’enfant sur la terrasse en haut du Tata se fait quatre jours après sa naissance et c’est au cours de cette cérémonie qu’on donne le nom de l’enfant. Elle se fait en présence des prêtresses de la famille et on organise une petite fête ou on invite les enfants du village. La cérémonie de présentation de l’enfant se déroule à la nouvelle lune et se fait par les Prêtresses de la famille.
Ces rites initiatiques consistent à soumettre les jeunes gens âgés de 14 à 16 ans et les jeunes filles de 12 à 16 ans à une série d’épreuves physiques et psychologiques pendant 9 jours pour les hommes (2 saisons de suite) et 1 mois pour les femmes, à l’issue desquelles ils peuvent se prévaloir de leurs droits en accédant à la maturité civile et sociale. Ils peuvent alors se marier et assumer des responsabilités.
Les 4 premiers jours de la cérémonie sont consacrés à l’épreuve spirituelle de l’initié au sein de sa famille. Il rejoint au cinquième jour le Tata sacré du clan et y passe les 4 jours suivants à l’initiation spirituelle également. Le 8ème jour de la cérémonie est dédié à la phase festive au cours de laquelle l’initié subi l’épreuve physique (celle de la chicote pour les hommes et la danse pour les femmes). Le dernier jour de la cérémonie est consacré à la clôture. On rase une dernière fois la tête du jeune initié et on lui pose le chapeau des initiés au choix.
Les interdits et Totem sont spécifiques à chaque famille. Certains sujets restent Tabou : On ne dévoile jamais le contenu d’un rituel et on ne parle point de la sexualité jusqu’au dikountri ou difoni sauf pour les familles modernes.
Il existe de nombreux rituels de la vie quotidienne. La préparation du poison des flèches par exemple, obéit à un de ces rituels. L’initié va à la recherche des fruits et racines de l’arbre indiqué pour la circonstance, appelé Mudɔ, séjourne hors des maisons du village pendant les deux jours que dure la préparation de ce poison. Les feuilles et racines cherchées doivent être séchées, pilées et écrasées. D’autres recettes comme les têtes des vipères écrasées etc, entreront dans la préparation du poison. Pour la réussite et l’efficacité du résultat recherché, la fille qui devra lui apporter l’eau pour la préparation doit être une fille dont la virginité est prouvée.
La construction d’un Tata fait elle-même l’objet de cinq cérémonies. La première se fait au moment de la mise en œuvre de la fondation, la deuxième pour la mise en place du seuil de la porte d’entrée, la troisième lors de la mise en liaison côté homme, la quatrième lorsque la terrasse de l’étage est terminée, la cinquième et dernière lorsque la maison est entièrement achevée.