Au Bénin, la culture du fonio se pratique principalement dans la région Nord-Ouest du pays, notamment dans le département de l’Atacora. Il est essentiellement cultivé dans les communes de Copargo, Kouandé, Cobly, Tanguiéta, Toucountouna, Natitingou et surtout à Boukoumbé, où il représente 30% des céréales produites. Cette céréale typique de l’Atacora est facile à cultiver. Sols sableux ou caillouteux, elle peut pousser là où plus rien ne pousse. Résistante aux différents climats, elle ne craint ni la sécheresse ni les fortes pluies. Sa récolte précoce permet d’écourter la période de soudure, lorsque les réserves viennent à manquer. Il existe deux types de fonio : mâle et femelle. Le mâle est rougeâtre et se récolte dès le troisième mois, la femelle plus blanc, il faut attendre la fin du troisième mois. Ce sont principalement les hommes qui la cultivent.
Le fonio est l’aliment de base du peuple Otammari. Originaire d’Afrique, cette céréale de la famille des Poacées mérite toute sa place dans le cadre d’une alimentation diversifiée. En effet, en plus d’être sans gluten, le fonio regorge de vitamines et de minéraux et est également une excellente source de protéines végétales. Il permet de mettre de la variété au menu et remplace aisément les céréales classiques telles que le blé ou le riz.
Il est une bonne source de protéines et contient certains acides aminés essentiels que l’organisme n’est pas capable de synthétiser seul et qui doivent donc être apportés via l’alimentation. De plus, le fonio est une source raisonnable de fibres alimentaires, essentielles au bien-être digestif et au confort intestinal. Toutefois, les fibres contenues dans le fonio sont des fibres douces qui sont généralement bien tolérées d’un point de vue digestif. Sans gluten, le fonio est très digeste et rassasiant.
D’un point de vue micronutriments, il contient une bonne quantité de fer et est globalement plus riche en vitamines et minéraux que les céréales raffinées classiques. Parmi ces nutriments, on retrouve les vitamines du groupe B, le calcium ou encore le phosphore, tous indispensables au fonctionnement de nos cellules. De plus, le fonio est particulièrement riche en acides aminés méthionine et cystine qui fournissent du soufre et d’autres composés nécessaires à l’organisme pour un métabolisme normal surtout au niveau du foie.
Chez les Bétammaribé, la bouillie du fonio s’accompagne du lait de vache que l’on peut voir les femmes traire aux aurores, avant le lever du soleil. De quoi faire le plein de vitamines pour toute la journée. Il se consomme également sous forme de couscous ou de pâte.
ABOKI DANIEL / ECO-BENIN